Rencontre avec Joachim Gerard
Vainqueur du Masters fin 2019, Joachim Gerard (ITF 4) fait partie des élites de la Ligue Handisport Francophone et des athlètes de haut niveau Adeps qui ont bénéficié de certains aménagements pour s’entraîner durant le confinement.
Après un mois d’arrêt complet, il a repris les entraînements avec son coach Damien Martinquet au Centre AFT de Mons (seul lieu d’entraînement autorisé par l’Adeps pour les sportifs de haut niveau en tennis durant le confinement) en attendant la réouverture de son club (NDLR: Le Club Justine Henin est maintenant réouvert dans le respect des règles de sécurité édictées par l’AFT et les autorités compétentes).
Il nous a accordé un entretien où il nous parle de sa vie pendant le confinement, de son ressenti face au report des Jeux Paralympiques, de son bonheur de reprendre l’entraînement, de ses perspectives 2020 et de ses conseils pour garder le moral.
RETRANSCRIPTION DE L’INTERVIEW
Comment vas-tu et comment as-tu vécu le confinement depuis le 14 mars ?
Je vais très bien depuis le début du confinement. On avait commencé à s’entraîner intensivement et puis avec les reports qu’il y a eu, premièrement des tournois internationaux et ensuite, des Jeux Paralympiques, on s’est dit que ça ne servait à rien de continuer à s’entraîner et qu’on allait prendre un peu de temps pour se reposer. On a donc complètement arrêté de s’entraîner pendant un mois. Je continuais à faire 2-3 entraînements physiques à la maison et j’en ai vraiment profité pour travailler dans le jardin et faire plein de choses avec ma compagne, même si elle travaillait toujours vu qu’elle est infirmière. Mon chien a aussi été l’un des animaux les plus heureux au monde durant ce confinement. Donc au final, j’en ai profité et ça m’a fait du bien aussi.
Qu’est ce qui t’a manqué ou te manque le plus durant ce confinement ?
Même si j’ai eu l’opportunité de continuer à m’entraîner, on s’est quand même arrêté pendant un mois et c’est plutôt ça qui m’a manqué le plus. Avec la reprise depuis deux semaines, ça fait du bien de pouvoir rejouer au tennis et de se dépenser sur un terrain. A côté de ça, c’est surtout voir ma famille, voir mes parents à qui j’aime rendre visite de temps en temps pour manger un bout avec eux. Là, je les ai vu tous les deux une fois de loin et c’est un peu dur. J’ai donc hâte d’aller chez eux ou de les inviter chez moi à la maison pour manger un bon barbecue ou autre. Ca fera du bien de les revoir.
Comment as-tu vécu l’annonce du report des Jeux Paralympiques en 2021 ?
J’ai vécu ça plutôt bien. Pour la santé des athlètes, l’organisation et plein d’autres choses qui ont un rapport avec les Jeux de Tokyo, c’est un soulagement que ce soit postposé. Et puis pour moi, dans une saison, il y a 20 à 25 tournois. Donc un tournoi en moins ou un tournoi en plus au final, c’est un peu pareil. Ce sera un copier-coller de la saison qui aurait dû se passer cette année. Et ça me donnera un an en plus pour me perfectionner. En plus, j’ai reçu un nouveau fauteuil et on s’entraîne dedans, ce qui n’est pas toujours facile. J’ai hâte d’y être et on a maintenant un an en plus pour pouvoir s’entraîner, ce qui est quelque chose de très important.
Comment imagines-tu la suite de la saison 2020 ?
Il y beaucoup d’inconnues pour le moment. Mais si les tournois reprennent, j’ai hâte de voir un peu quel serait le résultat et comment chaque joueur s’est entraîné. Car on sait qu’on est tous le couteau entre les dents à s’entraîner à la maison et que certains ont été plus avantagés que d’autres. J’ai été un des chanceux car j’avais l’autorisation de jouer, alors que j’en connais certains qui ne jouaient plus du tout. J’ai hâte de les revoir et de savoir si certains ont évolué ou pas. La prochaine compétition sera importante. Si c’est encore en 2020, j’ai hâte de pouvoir recommencer et peut-être accrocher un titre à mon palmarès.
Un conseil pour garder le moral ?
Garder le plus de contact possible avec ses proches et ses amis malgré le fait qu’on ne peut pas les voir directement en face à face, je pense que c’est très important. Et si on a l’opportunité d’aller prendre l’air, le faire. Mais dans tous les cas, garder le contact avec les gens extérieurs à notre propre maison.
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